Comment qualifier ces personnes étrangères qui se réfugient vers les pays européens?

« Immigrés », « exilés », « réfugiés », « demandeurs d’asile », « migrants » voire « émigrants » ?

L’ensemble de ces termes engage des conséquences juridiques et politiques usant de classifications spécifiques.  Pour autant derrière ces mots et catégorisations se cachent une personne qui, à différents niveaux,  peut voir ses droits fondamentaux bafoués.

Si les raisons qui poussent un individu à quitter son pays et à demander une aide ou une protection dans un autre Etat sont diverses et que l’histoire témoigne de multiples persécutions, variant en fonction des sociétés et des époques concernées, les institutions adoptent consciemment des politiques migratoires de sélection et de frontières.

C’est la raison pour laquelle le terme “Migrant” qui inonde aujourd’hui le vocabulaire politique actuel, recouvre un certain nombre d’ambiguïtés puisqu’il aboutit le plus souvent à opérer un tri entre les différentes raisons pour lesquelles ces personnes fuient leur pays.

C’est aussi le cas du terme “réfugié”  qui est le fruit d’un discours juridique marqué par une tension permanente entre la protection des droits de l’homme et les politiques publiques de l’immigration.                                                     Le droit d’asile est donc devenu complexe et n’a plus rien de systématique pour un principe qui se veut pourtant universel. Il fait en effet l’objet d’une épreuve individuelle qui, par le biais de différentes interactions et intersubjectivités (travailleurs sociaux, agents de l’OFPRA), peut donner lieu soit à une reconnaissance soit à un refus du statut de réfugié.                                                                                                                                                              Ainsi, dans le contexte actuel, la Convention de Genève de 1951, est aujourd’hui l’acte juridique de référence qui consacre le droit d’asile et à partir duquel est déterminé le statut de réfugié. Ce dernier pose le critère d’identification qu’est celui de la “persécution“.                                                                                                                        Le statut de réfugié correspond en effet à une définition juridique selon laquelle une personne, qui passée par le statut de demandeur d’asile et qui est ensuite parvenue à apporter la preuve substantielle de sa persécution, obtient la protection relative au droit d’asile.

“Le terme de réfugié s’applique à toute personne craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner” Article A2 de la Convention de Genève du 28 Juillet 1951

Lison Leneveler